Les nouveaux indicateurs dela production horticole
Cette année encore, la situation de la filière est contrastée, avec des chiffres généralement en baisse mais un chiffre d’affaires et des marges stabilisés. Des changements de consommation sont à anticiper.
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La Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et de la pépinière (FNPHP) a dévoilé l’édition 2019-2020 des chiffres clés des entreprises de production de l’horticulture et de la pépinière. Celle-ci regroupe de nombreuses sources et des enquêtes de différents organismes dont FranceAgriMer, l’Insee, Val’hor, la MSA, Excellence végétale ou encore Agreste.
Globalement, les tendances observées ces dernières années dans le monde horticole se poursuivent : abaissement du nombre d’entreprises, augmentation de l’âge moyen des chefs d’exploitation, diminution de l’acquisition de végétaux par les ménages français, mais aussi baisse des achats des entreprises et des collectivités, etc.
Un nombre d’entreprises horticoles en baisse
Les 3 308 entreprises horticoles (fleurs et feuillages coupés, plantes en pot et à massif, pépinières et bulbes) occupent une surface de 16 150 hectares (voir l’infographie page suivante). Deux chiffres en diminution par rapport à 2015 (respectivement 3 678 entreprises et 16 661 ha). Sur les 16 150 hectares, la majorité est occupée par de la pépinière (11 634 ha). Viennent ensuite les jeunes plants et plantes finies, puis les rosiers, les vivaces, les fleurs coupées. Et, en dernier, les bulbes.
La France est le quinzième pays exportateur (pour 69,4 millions d’euros) et le cinquième importateur (pour 955,6 millions d’euros), avec une balance commerciale négative de 886 millions d’euros. Toutes les catégories de végétaux sont concernées par des niveaux élevés d’importation.
Concernant les exportations, les végétaux d’extérieur sont majoritaires, puisqu’ils représentaient 57 % des volumes en 2018.
Le chiffre d’affaires (CA) total réalisé par les entreprises horticoles françaises est de 1,64 milliard d’euros, soit une hausse par rapport à 2015, mais avec un CA horticole (vente de végétaux produits sur l’exploitation et négoce) qui a légèrement diminué. L’augmentation est due à un CA plus important généré par les activités annexes (telles que l’agriculture, le commerce de détail ou encore la vente de services, dont les aménagements paysagers, etc.).
Les jardineries et les ventes de producteur à producteur ont le vent en poupe
Parmi les plantes les plus vendues, celles de pépinière arrivent en tête du podium avec 482 millions d’euros, suivies par les plantes en pots (290 millions d’euros) et les plantes à massif (239 millions d’euros).
Les chiffres fournis par la FNPHP montrent que le recul des ventes de fleurs coupées se poursuit (87 millions d’euros, soit 6,1 % du total des produits vendus) tandis que les plants maraîchers* et les vivaces et aromatiques continuent de grignoter des parts de marché. Autre produit en progression, les jeunes plants de pépinière.
Si on s’intéresse aux circuits de commercialisation, le top 3 est constitué des particuliers (25,8 % des ventes, soit 366 millions d’euros), des jardineries (23,2 %, soit 328 millions d’euros) et des ventes de producteur à producteur (14,4 %, soit 204 millions d’euros).
Les jardineries et la vente de producteur à producteur sont les deux circuits de commercialisation qui affichent les meilleures progressions. Les ventes au détail, aux grossistes et aux collectivités accusent à l’inverse les plus forts reculs. Malgré les relations parfois compliquées qu’entretiennent les producteurs avec les distributeurs, les entreprises ne sont que 16 % à envisager une évolution de leur positionnement marché/circuits en souhaitant intégrer de nouveaux débouchés. Les ventes restent de manière générale très localisées : les deux tiers sont concentrées sur les échelons local et régional (respectivement 32,5 % et 34,2 % du CA horticole).
Les tendances restent donc similaires à celles des années précédentes, avec une baisse de la consommation des végétaux en général, y compris des collectivités. Les achats de végétaux de la part des ménages français ont pour leur part diminué : 2,71 milliards d’euros aujourd’hui, contre 2,77 milliards en 2015.
L’évolution de la demande fait partie des facteurs qui expliquent cette baisse de la consommation : vieillissement des acheteurs, changement de comportement d’achat, perte de savoir-faire en jardinage, etc.
Des projets d’investissement
Mais quelques tendances se dessinent, comme par exemple la part de plus en plus importante que prennent les plants potagers et vivaces. Les consommateurs sont également en demande de plantes produites selon un procédé respectueux de l’environnement. Les labels peuvent répondre à cette attente. Pour l’instant, sur les 3 308 entreprises existantes, seules 216 sont certifiées Plante Bleue, 482 sont engagées dans Fleurs de France et 25 produisent des plantes label rouge.
Malgré ce constat en demi-teinte, la filière a des projets d’évolutions futures : quatre entreprises sur dix déclarent un projet d’investissement à court terme, majoritairement pour augmenter leurs capacités de production et moderniser leurs outils. En parallèle, un tiers des entreprises envisagent de faire évoluer leur production (majoritairement en volume, puis en gamme) dans les trois ans à venir.
Léna Hespel*Intégrés dans la rubrique « autres » sur l’infographie.
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